Crozier est un ponte dans son domaine, la sociologie des organisations. Dans ce classique, il démonte les mécanismes de centralisation et de multiplication des règles qui débouchent sur la formation de cercles vicieux bureaucratiques.

En apparence, le management ne cesse de se renouveler. En vérité, son principe est toujours le même : employer des personnes à l'exécution de tâches, de tâches prédéfinies, standardisées, de tâches les plus petites possibles. Puis contrôler cette exécution, avant de s'étonner du manque d'engagement des "collaborateurs" ...

"Sociologue des organisations, François Dupuy s'attache à démontrer les mécanismes de l'appauvrissement de la pensée managériale et à en montrer les graves conséquences pour les entreprises".

Le nazisme aura été un grand moment managérial et une des matrices du management moderne.  Si vous ne le croyez pas, lisez ce livre. Extrêmement bien documentée et bien écrite, cette recherche historique est sidérante, éclairante. 

Le récit d'une descente aux enfers mais aussi un réquisitoire implacable contre un système qui vous reproche aussi bien de suivre les règles - quand cela met en évidence leur absurdité - que de ne pas les suivre - quand cela permet à la hiérarchie de se couvrir. Qui n'a pas connu cela, dans son travail ?

L'Holacracy est un modèle d'organisation fondé sur le principe de subsidiarité, qui permet de prendre les décisions là où se trouve la connaissance nécessaire et non le statut requis (comme c'est généralement le cas). Avec les qualités et les défauts des manuels états-uniens, un peu simples, mais concrets, pratiques. De nombreuses entreprises ont aboli le système hiérarchique classique en recourant à l'holacracy, y compris en Suisse. 

Une revue des principales phases dans le développement de la théorie des organisations à partir des travaux de grands auteurs qui font aujourd'hui encore autorité et référence.

Julia de Funès, petite-fille de, philosophe. Nicolas Boubou  économiste. Ils nous montrent comment on peut, peut-être, atteindre le bonheur par le travail (en laissant les salariés exprimer librement leur intelligence critique et redonner du sens à leur travail), mais certainement pas le travail par le bonheur ... surtout lorsque celui-ci est proposé par l'entreprise à ses salariés. A ne pas lire, si vous êtes Chief Happiness Officer !

Qui sont ces "leaders-libérateurs" qui ont décidé de mettre en oeuvre des convictions personnelles, telles que la confiance en l'homme et en ses dons ou la croyance que les individus préfèrent se diriger eux-mêmes ?"

Depuis environ 40 ans, les pratiques de gestion suivent un cycle de vie de plus en plus court, marqués par des pics de popularité de plus en plus élevés, ainsi que plusieurs auteurs l'ont démontré* ; jamais les modes managériales n'ont été aussi nombreuses et ... passagères ! Si certaines d'entre elles méritent assurément notre attention, toutes doivent être abordées avec un esprit critique.

Le titre est en anglais, mais le livre est en français ... Dans une entreprise dite "libérée" (libérée des logiques statutaires archaïques qui régissent encore la plupart des organisations), personne n'est "employé" à l'exécution de tâches ; tout le monde en revanche est responsable d'atteindre le but : améliorer la santé des patients, par exemple ; à chaque équipe de voir comment ! "La question n'est pas de savoir comment on peut édicter de meilleures règles, mais comment on peut accompagner les équipes dans la recherche de meilleures solutions".

Un autre classique, qui à travers des cas pratiques, "dévoile une attitude et des outils qui permettent de comprendre comment une organisation se constitue et peut se transformer".

Chaque année, le célèbre institut états-unien Gallup publie, au terme d'une enquête menée auprès de 250'000 personnes dans 150 pays, un rapport intitulé "State of the Global Workplace" - un rapport qui rend compte du niveau d'engagement des travailleurs à plein temps. Les résultats sont édifiants : dans le monde, seuls 13% des travailleurs à plein temps se déclarent engagés dans leur travail (en Suisse : 16%). Et dans certains pays, on compte davantage de travailleurs activement désengagés qu'engagés ... Gallup propose une interprétation de ce constat.

Peut-être le livre de management le plus vendu au monde. Sous la forme d'un roman, il montre comment le défaut de coordination - le plus souvent dû aux décisions prises au sommet sans la connaissance nécessaire - ne peut qu'engendrer des goulets d'étranglement, et donc un formidable gaspillage de ressources.

Pour celles et ceux qui veulent cerner l'essentiel de la doctrine managériale orthodoxe, dominante. Et peut-être mieux saisir ses contradictions, ses limites, sans pour autant tout rejeter ...